Par SANOU A. à Ségou, au Mali
Onze ans après, la scène du Quai des arts, fixée sur les berges du fleuve Niger fait son retour à Ségou’Art-Festival sur le Niger, pour sa 20e édition. Un come-back sur le site originel, là où a eu lieu le lancement de la première édition le 2 février 2005. Là, d’où est parti un rêve, un brin de lumière qui s’est amplifié et qui illumine culturellement la belle cité des Ballazan, Ségou, le Mali, l’Afrique et le monde entier.
La scène trône sur le fleuve. Et pour la maintenir à hauteur du regard (à cause du niveau bas de l’eau), elle a été montée très haut. Une passerelle placée à droite permet aux techniciens, artistes, autorités et toute autre personne de rejoindre le podium. Au bout de ce pont, ont été installées les loges des artistes. Un passage permet d’atteindre le plateau. La scène est entourée d’eau. Une situation qui caractérise la singularité de cette estrade.
Sans se faire prier, les populations ont investi les lieux. Il y règne une ambiance exceptionnelle. Les marionnettes géantes attirent les curieux. Les enfants ont trouvé le divertissement parfait. Les Kôrèduga, avec leurs tenues colorées et bigarrées, leurs styles particuliers, égayent les festivaliers. Des troupes de danse et de chant donnent bruyamment de la voix. Les danseurs rivalisent dans les déhanchements. Des musiques sont distillées par des appareils de sonorisation des nombreux stands.
Ce 31 janvier, avec une foule de curieux installée en face de la mythique scène, se tient l’ouverture officielle de la foire. Une bonne brochette d’autorités politiques et administratives ont effectué le déplacement. « La foire artisanale et agricole enregistre, cette année, plus de 400 artisans et créateurs provenant de 30 pays d’Afrique et d’ailleurs », relève Djibril Guissé, coordinateur de Ségou’Art-Festival sur le Niger.
Pour Bintou Bouaré épouse Diarra, responsable de l’organisation de la foire, l’activité s’étend du 30 janvier au 6 février. De façon spécifique, elle annonce un chiffre d’affaires d’environ 600 millions FCFA, voire plus. En terme de visite, 250.000 personnes sont attendues durant ces 8 jours. Et la réinstallation de la scène pourrait faire dépasser largement les estimations.
Les commerçants se frottent déjà les mains dans l’espoir de faire de bonnes affaires. Les spectateurs qui viennent voir les concerts sont de potentiels clients. En retour, les clients seront divertis par des prestations artistiques de qualité. Une façon de joindre l’utile à l’agréable. Et la programmation, côté spectacle, n’est pas faite pour déplaire aux spectateurs. Sont annoncées : Abdoulaye Diabaté, Djénéba Seck, Dabara Junior, Sékou Bembeya et Mama Sissoko, Fatime Diabaté Haute Gamme, Askia Mohamed, Hawa Maïga, L’Ensemble instrumental de Ségou, Kanaga de Mopti, Abdoulaye Diarra, Ablo Konaté…
Le retour de la scène sur le fleuve symbolise la résilience de Ségou’Art-Festival sur le Niger. Car au moment où le festival était en pleine ascension, on a dû s’en passer, la fermer pour des questions sécuritaires. Une décision difficile qui visait à lutter contre l’obscurantisme, mais et surtout aider les forces de l’ordre à mieux développer leurs actions. Mais, comme in phenix, elle a fait son retour. Et, n’est plus prête de quitter cette berge.