« Jeunesse et droits humains », thème de la 15e édition de Ciné Droit Libre Abidjan, festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression, a été un prétexte pour passer en revue les problèmes de la jeunesse africaine. Ouvert le 22 novembre à la Fabrique culturelle, à Cocody, l’édition 2023 a refermé ses portes le 25 novembre.
« Pour cette 15e édition, le festival a décidé de placer la jeunesse au cœur de la sensibilisation, de la promotion et de la protection des droits humains. La raison est simple. En Côte d’Ivoire, les jeunes représentent plus de 75,6% de la population. Malgré les efforts du gouvernement pour leur garantir des emplois décents, ils font face à de nombreux défis en matière d’éducation, de santé et d’emploi », a relevé Yacouba Sangaré président de Ciné Connexion, structure organisatrice du festival. Ainsi, les jeunes sont-ils confrontés aux mariages précoces, des violences basées sur le genre, l’addiction à l’alcool et au tabac, la criminalité, le phénomène de migration irrégulière vers l’occident.
Comme pour corroborer ses propos, le film d’ouverture a évoqué un phénomène effroyable dans tous les pays du continent africain : l’émergence de nouvelles drogues et leur consommation par les jeunes. « C’est le cas, par exemple, du Kadhafi en Côte d’Ivoire, El Koufa au Maroc, le Bombey en RDC ou encore du Kush, en Sierra Léonne », a-t-il dépeint. « Kush », est aussi le titre du film d’ouverture. Dans un long reportage réalisé pour BBC, Tyson Contet fait une incursion dans le monde des consommateurs de cette drogue avec un réalisme à couper le souffle. Des jeunes (filles et garçons) pris de folie, devenus l’ombre d’eux-mêmes, des zombies, racontent leur quotidien.
Le débat qui s’en est suivi, a été l’occasion pour de nombreux experts d’identifier les causes, situer les responsabilités et surtout ouvrir des pistes pour l’émergence d’une jeunesse consciente des défis qui l’attendent. Etaient à la table du débat, Franck Gozé (CNJCI), Arsène Konan (Citoyenneté Active) et Daniel Tuo (Croix-Bleue). Parrain de cette édition, Anderson Blanc, Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire a relevé la pertinence du thème de cette année et les perspectives que proposent le cinéma en matière de formation et de l’emploi. « A travers le film, nous pouvons agir pour les droits de la personne. Ces droits que nous devons préserver, protéger et défendre. C’est la responsabilité qui nous incombe à tous et à toutes », a-t-il insisté.
Outre les projections de films quatre ateliers de formation ont été programmés : un workshop sur les effets spéciaux animé par des experts canadiens de la structure AFRO VFX ; un atelier sur les fake news piloté par la Deutsche Welle Akademie ; un atelier d’éducation des populations aux droits humains avec la Fondation Friedrich Naumann ; un atelier d’initiation des enfants à l’animation conduit par le Studio 6.
Sanou A.