Par Zouhour HARBAOUI
Prix Cultura 2023, Catégorie presse numérique. Nous, qui représentons le site Farafinaculture.com, nous sommes fiers !
Mon ami et petit frère Amadou Sanou, je me permets de prendre ma plume, ou plutôt mon clavier d’ordinateur, pour te féliciter du prix que tu viens d’obtenir. Prix Cultura 2023, Catégorie presse numérique ; ce n’est pas petit, hein, comme on dit chez toi en Côte d’Ivoire !
C’est un prix d’autant plus mérité puisque les articles qui ont retenu l’attention du jury ne concernent pas ta patrie mais un événement qui s’est déroulé au Mali. Cela montre que notre site est bel et bien un site panafricain. Panafricanité dans les articles et panafricanité dans les auteurs, puisque Julien est du Bénin et moi de Tunisie. Et ce prix, c’est comme si nous l’avons tous reçus !
Ton prix reflète l’âme artistique du site et surtout de ta plume ; une plume qui montre, à nos lecteurs, « des clichés de l’extérieur avec des reflets de l’intérieur ». Tu sais combien il est difficile d’écrire un article et de faire ressentir aux lecteurs des sensations. L’écriture n’est pas comme la télévision où tout se dévoile en images devant les yeux des téléspectateurs. L’écriture n’est pas comme la radio où les auditeurs profitent des sons enregistrés.
Nous, en presse écrite, aussi bien papier que sur site, nous devons faire ressentir à nos lecteurs qu’ils ne sont pas en train de lire mais qu’ils sont bel et bien présents à un événement. Nous devons faire ressortir les images, les sons, et même les odeurs, en gros l’ambiance comme si notre lectorat y était en présentiel et non en virtuel. Et cela, tu as réussi à le faire à travers tes articles.
C’est aussi peindre des portraits de personnes du monde de la Culture, artistes ou autres ; et les autres, ils sont nombreux, et beaucoup de journalistes, dits culturels, ont tendance à les oublier. Heureusement que Farafinaculture non ! Nous ne faisons pas dans le star système, car toute personne qui officie dans la Culture a le droit et mérite d’être connue et, nous, nous avons le devoir de les faire connaître.
Le métier de journaliste est un métier difficile. Beaucoup de gens doutent de cela. Ils pensent qu’il suffit juste d’écrire pour être journaliste. Il est vrai -et je ne dénigre personne- qu’ils sont trompés en cela par des écrivaillons qui n’arrivent pas à donner une âme à leurs articles, qui racontent n’importe quoi, ou qui font du copinage. Malheureusement, cela existe de plus en plus. Les journalistes ne sont pas là pour faire la guerre, le buzz, ou pour insulter. Ils sont là, tout d’abord, pour informer tout en étant neutres, puis, quand l’information mérite un approfondissement, pour analyser et pour critiquer (attention tu sais très bien comme moi que la critique peut être aussi bien positive que négative) en s’appuyant sur des arguments et des « preuves ». Ecrire, par exemple, qu’un spectacle était nul ou bien et s’arrêter là ce n’est pas du journalisme. Il faut argumenter. Et, Amadou Sanou, tu sais informer, argumenter, critiquer.
Mon ami et petit frère, sans te jeter des fleurs (et tu sais très bien que je n’aime pas le faire, même si mon prénom signifie fleurs), tu as mérité ce prix. Un prix à double tranchant comme n’importe quel prix. Tu as, maintenant, l’obligation de continuer sur ta lancée. Tu n’as pas le droit de t’arrêter en si bon chemin. Je sais que c’est difficile. En 25 ans de carrière, j’en sais quelque chose ! Nous sommes envahis de doutes, d’incertitudes, par la fatigue, et notre métier commence de plus en plus à s’effacer. Mais, nous avons l’obligation de continuer. Alors, continue !