Du 1er au 7 mai, devrait se tenir une exposition atypique d’arts plastiques dans les rues de Sya, le noyau originel de la ville de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Une exposition organisée par le Collectif Wekré.
Si tu ne viens pas aux arts, ce sont les arts qui viendront à toi ! Cela pourrait être la devise du Collectif Wekré, collectif d’artistes burkinabè que nous avions déjà présenté dans un article daté du 21 février de cette année.
Dans les diverses activités du Collectif Wekré, se trouve Yiriwa, ce qui signifie «émergence», projet qui se veut redynamiser le secteur des arts plastiques dans la ville de Bobo-Dioulasso, grenier culturel du Burkina Faso. Il n’est donc pas anodin que les organisateurs aient choisi Sya et ses rues pour l’exposition Yiriwa.
En effet, le village de Sya, connu aussi sous l’appellation de Dioulassoba, est le noyau originel de la ville de Bobo-Dioulasso. Il est situé au cœur de cette dernière. Choisir Sya comme lieu, à ciel ouvert, d’exposition peut mettre en relief aussi bien les œuvres des artistes que le patrimoine de ce village, inscrit sur la liste indicative de l’UNESCO depuis 2012.
Participer à la résilience, au dynamisme et à la richesse des arts plastiques dans la ville de Bobo, réaffirmer l’importance de l’art pour le lien social et favoriser le rapprochement de la société, redynamiser la carrière des artistes et faire connaître des artistes par la mise en lumière des œuvres, créer un espace de rencontre, de partage d’expérience entre les seniors et les jeunes créateurs, et créer un marché pour les acheteurs potentiels, sont les principaux objectifs de Yiriwa.
Le projet veut, également, démystifier les arts plastiques auprès de la population. Il faut dire que ces arts ne sont pas accessibles à tout le monde lorsque les œuvres sont exposées en galerie, ou dans tout endroit clos. Rares sont ceux qui font l’effort de pénétrer dans des lieux d’exposition. Le fait d’exposer dans les rues permet à toute personne, même celles qui ne s’intéressent pas aux arts plastiques de voir puis de regarder ce qu’on leur met devant les yeux. Ce n’est pas une agression, puisque chaque passant est libre de s’arrêter ou de passer son chemin. C’est plus un appel à la découverte.
C’est aussi valoriser de le métier d’artistes, en montrant que c’est un travail à plein temps, comme n’importe quel autre travail à plein temps. Yiriwa donne la possibilité à une quarantaine d’artistes plasticiens de le faire. Mais, pour la réussite d’un tel projet, il faut que les pouvoirs publics s’impliquent, ce qui n’est pas gagné d’avance. Pourtant, cela permettrait de faire d’une pierre deux coups : faire découvrir le patrimoine de Sya aussi bien aux Burkinabè qu’aux étrangers, et faire découvrir les arts plastiques.