Carine Mansan Chowanek a été désignée première lauréate du Prix découverte jeune talent de la Société Générale de Côte d’Ivoire. C’était à l’occasion de l’exposition Memoria : récits d’une autre Histoire qui s’est tenue du 7 avril au 22 août 2022 au Musée des civilisations contemporaines Adama Toungara d’Abobo.
La jeune artiste avait été plébiscitée par le jury présidé par Joyce Sagoe. Ce prix vise à soutenir l’artiste dans le développement de sa carrière artistique. En effet, le Prix découverte jeune talent société générale fait la promotion de la jeune création ivoirienne tout en soutenant la place des femmes dans l’art et la société, à travers une aide substantielle apportée à une jeune artiste en début de carrière.
La lauréate bénéficie d’une bourse offerte par la Société Générale Côte d’Ivoire, d’un programme d’échange culturel, d’un séjour au sein de la Thami Mnyele Foundation Residency Award, à Amsterdam, au Pays-Bas et d’une exposition personnelle en 2023.
Née en 1988, Carine Mansan Chowanek vit et travaille à Abidjan, Côte d’Ivoire. Après des études secondaires, elle quitte la Côte d’Ivoire pour étudier le design d’intérieur à Paris, au sein de l’école de Condé. C’est lors de ces études à la faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, Canada, qu’elle rencontre Achille Kouamé.
Avec lui, elle explore le non figuratif et y trouve l’occasion d’exprimer ses états d’âmes et sa spiritualité de façon libre et spontanée. Très inspirée par la sacralité et l’esthétique des icônes religieuses et des vierges noires en particulier, qui la fascinent et marquent son imaginaire, Carine Mansan n’hésite pas à partir en pèlerinage sur les traces d’une des vierges noires les plus connues et vénérées d’Europe.
Dans son impressionnante œuvre tripartite “Ethiopian” (une fresque monumentale dessinée au stylo, des portraits grand format ainsi qu’une série de têtes en bronze), un projet très personnel empreint de spiritualité et de traditions mystiques anciennes, l’artiste questionne l’être et son identité la plus profonde. C’est au moment où elle découvre le Cantique des Cantiques et ce passage particulier : « Je suis noire et belle»… qu’elle apprend que dans l’Antiquité, toutes personnes venant de la région de l’Afrique de l’Est était nommée “Ethiopien”, du grecque “aethiopius”, signifiant “visage brûlé”. Quoi que je fasse, dit l’artiste, tout s’enracine dans la culture africaine.
Source : Sercom