Pour une nouvelle fois, le groupe de musique béninois des sœurs Teriba a semé la joie dans le cœur des fans, vendredi 6 mai 2022, au théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. La danse, la musique aux sonorités sensationnelles sont au cœur de cette soirée qui réuni plus d’une centaine de spectateurs.
Par Julien Tohoundjo
Elles jouent aux instruments. Elles dansent sur des rythmes. Elles chantent de leur plus belles voix. Elles, ce sont les sœurs Teriba. Le groupe de musque “Les Teriba” donne toute son énergie pour émerveiller le public de l’Institut français de Cotonou. Ces chanteuses sèment la joie dans le cœur du public qui s’est déplacé pour les soutenir sur scène. Pour ce concert, les techniciens et régisseurs ont fait preuve de professionnalisme. Grâce à leur génie, le volume des haut-parleurs n’agasse pas les oreilles. Sous les projecteurs, le groupe revisite des titres tirés de leur répertoire, surtout du 3ème album intitulé “Atéléni”. « C’est énorme de voir toutes ces personnes qui se sont déplacées. C’est une réconciliation et une retrouvaille avec ce public », déclare les sœurs Teriba.
Pour ce groupe de musique, cette soirée est spéciale face à ce public. Cette spécificité se voit dans la mesure où chaque partie apporte un plus pour le bon déroulement de l’événement. Selon les artistes, « Ce public est très attentionné et à l’écoute et l’on sent qu’ils attendent quelque chose. Ces gens ont envie qu’on leur donne et c’est ce que nous avons essayé de faire. Nous avons vraiment senti leur présence ». Ainsi, il n’y a pas que le public qui bénéficie de la joie et la bonne ambiance d’un spectacle. Les répliques de chansons ou de slogan, la reprise en cœur de certains refrains, l’envie de danser sur scène, les applaudissements et autres sont également les signes qui mettent à l’aise les artistes sur scène.
Au cours de la soirée du vendredi 6 mai, les sœurs émerveillent. Pour y arriver, elles utilisent surtout leur instrument de prédilection qu’est la calebasse. Un instrument qui leur permet d’avoir des rythmes et un son particulier. Cet instrument donne des sons en harmonie avec les tambours, les guitares basse et solo de même que d’autres instruments aux sonorités traditionnelles. « De surprise en surprise, elles sont devenues une calebasse et l’on voit qu’elles sont réellement dans leur concept de femmes qui chantent. Cela fait du bien de les revoir au Bénin », déclare Christel Gbaguidi, acteur culturel et promoteur de la galerie “Arts Vagabonds”. En effet, il comprend la présence de ces dames sur scène et même leur envie de communiquer avec tout le monde. « Ce soir et au regard de la réaction du public, l’on sent réellement qu’il y a une communion entre nous, spectateurs et des dames qui ont compris comment valoriser la culture béninoise et comment la rendre aussi », témoigne Christel Gbaguidi.
Rôle de l’artiste
Pour véhiculer leur message, les sœurs Teriba ne sont pas passées par quatre chemins. Elles se sont servit des langues nationales telles que le fon, le yoruba de même que le français. Le public a su capter ce qu’elles ont dit. « Elles ont traité des sujets de l’enfance sous toutes ses formes et de la femme aussi. L’artiste qu’elles sont, elles ont compris leur rôle à jouer dans la société. Ce sont aussi des moments de sensibilisation sur ces problématiques qui nous touchent au niveau social. C’était bien d’avoir été à leur école pour une fois encore », explique Christel Gbaguidi. De son côté, Rose Adohouannon, spectatrice, contemple également le talent des dames. « Ce soir, je comprends une fois encore que ces dames font vraiment la fierté de notre pays. Elles passent les messages qu’il faut et nous comprenons de plus en plus certaines réalités », clarifie-t-elle.
A travers ces sujets, les chanteuses passent un message de paix, le plus ultime. « Nous souhaitons qu’il y ait plus de paix et il est temps d’arrêter toute inégalité entre la femme et l’homme et surtout qu’ont préserve l’enfance. Cela veut dire que nous avons beau grandit, mais il y a une part d’enfance en nous et c’est cette partie qui se décalque dans notre vie d’adulte », affirme les sœurs.
Elles profitent également de la soirée pour reconnaître la place des aînés à qui elles ont emprunté les pas. « Nous allons le faire encore plus puisque c’est notre héritage à nous. C’est un héritage artistique et nous devons l’explorer et c’est ce que nous faisons tous les jeudis soirs à la calebasse. Nous leur rendons hommage et ce, du plus jeune au plus anciens », confient-elles. En parlant d’hommage, le groupe pense aux illustres disparues telles que Janvier Denagan, Stan Tohon, Serge Ologoudou. Nel Oliver, Sagbohan Danialou, Angélique Kidjo et bien d’autres, ont reçu de vibrant hommage à travers la voix de ces dames.Le samedi 14 mai 2022, le public de l’Institut français de Parakou va voyager aux sons et aux rythmes de ces dames. Il est important de prendre le rendez-vous pour un divertissement à couper le souffle.