Africadoc-Côte d’Ivoire procédera au lancement du projet Impala, un projet structurant au service du cinéma documentaire. Dans cette interview, Laurent Bitty, président de Africadoc-Côte d’Ivoire situe les enjeux de cet évènement d’envergure qui sonnera le réveil du cinéma documentaire ivoirien.
Présentez-nous Africadoc-Côte d’Ivoire ?
Africadoc-Côte d’Ivoire a été créé depuis 2012. Nous avons obtenu tous nos documents à la préfecture de police. C’était Adama Konkobo, que je salue, qui était le président. Nous sommes arrivés par la suite en 2016. AfricaDoc se donne pour mission de faire des formations, d’organiser des ateliers d’écriture, de réalisation et de production, la diffusion des films documentaires dans les quartiers, les zones rurales. Nous organisons aussi des rencontres de coproduction entre les producteurs du Sud et du Nord.
De façon spécifique, qu’avez-vous organisé en Côte d’Ivoire ?
Nous militons dans la formation. Nous avons fait une formation à San Pedro avec l’aide du ministre Alain Lobognon, en son temps. Nous avons fait une résidence à Anan, avec comme formateur Aurélien Bodinaux. Cette session a rassemblé différentes nationalités : Mali, Guinée, Burkina, Côte d’Ivoire. Il y a eu ensuite une formation destinée uniquement aux producteurs ivoiriens le formateur était Olivier Daunizeau. On s’est dit que le documentaire étant un genre qui n’est pas assez prisé et connu ici, il fallait initier des gens au documentaire. Il y a eu aussi des formations en réalisation (2018), en 2019, il y a eu une formation à la production, des formations à l’écriture (2020 2021) et des rencontres de coproduction (2021) à Jacqueville qui a rassemblé des producteurs du Sud et du Nord avec des diffuseurs. Cette rencontre à cause du covid 19, certains producteurs et diffuseurs n’ont pas pu effectuer mais était en ligne. Aujourd’hui , la majorité sont en tournage et Post-production.
Selon vous, qu’est-ce que ces formations ont apporté au genre documentaire en Côte d’Ivoire ?
On peut dire que les choses changent. Le documentaire est en train de bouger en Côte d’Ivoire. La preuve, nous avons une personne qui représente la Côte d’Ivoire au plan international qui est passé dans le programme Africadoc-ci et qui fait honneur au drapeau ivoirien. Il s’agit de Joël Akafou avec ses deux films « VIVRE RICHE » ET « TRAVERSER ». Avec lui, le pays a remporté un prix au dernier Fespaco en documentaire, dans la catégorie perspective. C’est important de le signifier parce qu’il y avait plusieurs films ivoiriens et c’est le documentaire qui a été primé. Je me dis donc que le documentaire a un impact direct sur l’évolution du cinéma en Côte d’Ivoire. Et ça serait intéressant d’inviter le maximum de réalisateurs à s’intéresser à ce cinéma.
Dans quelques jours, il y aura le lancement à Abidjan du projet Impala piloté par Africadoc-Côte d’Ivoire. Et qu’est ce qui a milité en faveur de la Côte d’Ivoire ?
Pour qu’on ait ce projet, il y a eu tout ce qu’on a fait avant. Il est important de signifier qu’au niveau d’Africadoc-ci, nous ne sélectionnons pas des personnes qui ont déjà la connaissance du métier. On mise sur des personnes qui ont un premier projet. C’est cette confiance qu’on a eu à ces personnes et à leurs projets qui nous permet de recevoir le projet Impala. Impala projet initié en collaboration avec les ATELIERS VARAN et DOCMONDE à pour but de contribuer à la structuration du secteur du film documentaire en Afrique. Dans sa phase 1, le projet prend en compte 12 pays d’Afrique ( centrale et Ouest ). Africadoc-ci est donc chargé de piloter le projet Impala Afrique de l’ouest.
Quels sont les axes principaux du projet ?
Le projet Impala a plusieurs aspects : la formation à écriture, à l’écriture, à la réalisation, au montage, à la production, les rencontres de coproduction et la diffusion des films du catalogue Impala. Pour le dernier aspect cité, nous nous sommes dits que les films africains, en général, et les films documentaires, en particulier, ne sont pas vus. Nous allons lancer une série de projections qui s’étendra de 2022 à 2024. Soit 40 projections dans chacun des 06 pays d’Afrique d’Ouest avec un catalogue chargé de films africains faits par des Africains.
Comment se feront les formations ?
Pour cette année, nous avons deux ateliers, réalisation et montage couplés en un, qui aura lieu à Bouaké du 4 juillet au 20 août 2022, soit 7 semaines de formation. L’appel à candidature est déjà lancé. A la fin de cette formation, chaque participant sortira avec un film.
Où et quand aura lieu le lancement ?
Le lancement aura lieu ce vendredi 6 mai 2022 a 18 h 00 à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’action culturelle (Insaac) à Cocody. Nous sommes décidés à prendre le dessus sur la fiction. Notre intention, c’est que la population ivoirienne soit informée de l’existence et de la présence du cinéma documentaire chez nous. C’est un genre qui nourrit son homme. C’est une économie qui existe. C’est difficile, certes, mais quand ça marche, ça marche pour tous ceux qui s’y investissent. Le cinéma documentaire est en mouvement.
Interview réalisée par Amadou Sanou
Crédit photo : Ange Diby
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Je suis actrice de cinéma comédienne
Je suis actrice de cinéma comédienne ivoirienne