La quatorzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dakar/Sénégal) se tiendra du 19 mai au 21 juin. Cinquante-neuf artistes, dont 4 collectifs ont été sélectionnés pour l’exposition internationale et pour les différents prix. Deux pays seront à l’honneur, cette année : la Côte d’Ivoire et la Chine.
La quatorzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dakar/Sénégal) aurait dû se tenir en 2020. Mais comme beaucoup de manifestations, culturelles ou autres, cette édition n’a pas eu lieu et a été reportée à cette année. Elle se tiendra du 19 mai au 21 juin, avec 55 artistes et 4 collectifs, originaires de 28 pays (16 pays de notre continent et 12 de la diaspora), qui ont été sélectionnés pour l’exposition internationale et, par là-même pour essayer de décrocher l’un des prix en jeu.
L’Afrique de l’Ouest est représentée par 14 artistes visuels, l’Afrique australe par 12, l’Afrique du Nord par 6, l’Afrique de l’Est et Centrale par, également, 6 artistes, l’Océan indien par un créateur seychellois, et la diaspora par 19. C’est l’Afrique du Sud qui remporte la palme de la représentation puisque 8 artistes de ce pays participeront à la manifestation.
«Ĩ Ndaffa» pour forcer un nouveau destin commun
Les œuvres des artistes sélectionnés pour l’exposition internationale concourront pour différents prix : «Grand Prix Léopold Sédar Senghor», «Prix du ministre en charge de la Culture de la République du Sénégal» pour le jeune créateur, «Prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie, «Le Prix de la Ville de Dakar», «Prix de l’UEMOA» pour récompenser le meilleur créateur ressortissant des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, «Prix de l’Intégration de la CEDEAO» pour récompenser la meilleure créatrice artistique en peinture de l’espace ouest-africain, «Prix de la Sculpture» décerné par L’Association Solidarité Laïque et la Société Coopérative d’Art Contemporain SCAC Marestaing, et «Prix Ousmane SOW pour le droit de suite» décerné par la Confédération Internationale des Sociétés d’auteurs compositeurs CISAC.
«Ĩ Ndaffa», qui signifie forger, est le thème de cette nouvelle édition car les artistes doivent «forger un nouveau destin commun», à travers leurs différentes créations qu’elles soient dessin, installation, peinture, photographie, sculpture, son, tissage/textile, ou encore vidéo.
Outre l’exposition internationale, la Biennale proposera les expositions des commissaires invités, des innovations, le projet «Doxantu», soit la réalisation des œuvres monumentales «In-Situ» sur la Corniche-Ouest de la capitale sénégalaise, des projections de films, un espace multimédia, un marché de l’Art, un colloque scientifique, des rencontres professionnelles, et des ateliers pédagogiques pour jeune public.
«Nouvelles écritures des Arts de Côte d’Ivoire»
Les deux pays invités cette année sont la Chine et la Côte d’Ivoire. Le commissaire du pavillon Côte d’Ivoire est Henri N’Koumo pour qui cette invitation va montrer les «nouvelles écritures des arts de Côte d’Ivoire». Il a déclaré : «Les conversations urgentes des artistes de Côte d’Ivoire tendent vers la réinvention de l’humanité. L’une des grandes voies pour y arriver, selon eux, est la ré-humanisation de la Méditerranée, ce symbole de notre société faite de barbelés. Forger la Méditerranée –non dans un rêve, mais de la force des mains créatrices. La forger dans le pli d’œuvres parlant aux cœurs, puis l’engager dans un nouveau destin, loin des rites sacrificiels des naufragés. (…) Les exposants livrent des pièces gagnées par une exigence de dénonciation, de
profession de l’identité humaine. Cela leur impose d’être debout devant l’histoire et, en officiants, de hisser sur les pavois ceux à qui l’on refuse les vents du Large. Comme elle sera humaine, la Méditerranée sera forgée et, surtout, muée en récades infinies par la profession de foi des artistes ! Chacun des habitants de la terre pourra alors utiliser ces nouveaux sceptres comme viatique pour les voyages libres et fraternels autour du monde».
Zouhour HARBAOUI