Dans un esprit d’équipe et de synergie, le centre de danse contemporaine “Walô dance center” offre une soirée inédite de quatre spectacles chorégraphiques au public sans ennuies. La grande salle est le cadre géographique choisi pour celle soirée du samedi 19 mars 2022 à Abomey-Calavi.
Par Julien Tohoundjo
Il est dix-neuf heures passée. Le spectacle de restitution prévu pour se dérouler au siège du centre chorégraphique “Walô dance center” tarde à commencer. A petit feu, le public s’installe. Pas assez de bavardage, mais devant la salle qui est aménagé dans ce cadre, des retrouvailles se font. Une fois dans la salle, chacun s’installe en silence et attend le début du spectacle. Pas de signe d’échignement ou de regret à cause du temps qui passe. Chacun est tranquille à sa place. C’est à croire que chacun savourait les titres que le technicien balance dans les oreilles. Aux bouts de quelques minutes, la musique est coupée. Un grand silence s’installe.

D’un coup, une voix se laisse entendre à l’extérieur de la salle. « Installez-vous, le spectacle va commencer ! ». Les personnes qui sont restées à l’extérieure ont commencé par s’installer se trouver une place. Les enfants présents à cette soirée sont tous placés au pied de la scène. Une bonne place pour permettre aux enfants de comprendre également ce qui va se passer. Suite aux salutations d’usage et la présentation du cadre, les lumières s’éteignent. Place aux spectacles. La première représentation intitulée “Sans toi je suis moi !”. Tout doucement, la première danseuse fais des pas et viens au niveau de l’espace où elle doit faire sa représentation. Une entrée sur sur scène qui attire l’attention. Avec beaucoup d’attention, le public suit le spectacle se déroule. Les lumières, autour de la scène, sont bien disposées. A aucun moment, les rayons n’ont pas perturbé le regard des spectateurs.
“Sans toi je suis moi !” est une pièce qui montre les réalités que subissent les femmes lorsqu’elles décident de s’engager dans une carrière artistique. Cette situation est plus visible lorsqu’elle décide de fonder un foyer et chercher à vivre de son art dans le même temps. Dans les sociétés traditionalistes, cela est aussi mal vu. L’expression corporelle des danseurs et leur professionnalisme a permis, même aux enfants, de comprendre le message véhiculé. Puisqu’à la fin de la soirée, une occasion est donnée aux spectateurs de poser des questions. Retenue par les gestes de Rachelle Agbossou, danseuse et interprête dans la pièce “Sans toi je suis moi !”, un enfant lui demande si elle faisait la grand-mère. Cet enfant a posé cette question plus d’une heure après la représentation de toutes les autres pièces. Suite à sa question, le public fait des acclamations en guise de reconnaissance pour le courage et l’attention de cet enfant.
Sans ennuies…
« Il serait formidable qu’avant chaque représentation, il y ait quelqu’un pour lire les résumés. Là, le message passe, mais il faut être focus pour pouvoir le relever », souligne Guevara Nonviho, enseignant à l’Université. Un point que d’autres spectateurs ont aussi soulevé. Cela est une difficulté pour certains de s’en sortir. Puisque les acteurs font preuve d’un esprit d’équipe. Cela se justifie à travers l’organisation. Après chaque représentation, chacun d’eux se met à l’épreuve pour permettre que la prochaine puisse commencer. C’est un travail qui facilite le bon déroulement des différents spectacles.
En réponse, Rachelle Agbossou rassure l’inquiétude de tout un chacun. En effet, la soirée, l’enchainement des quatre spectacles programmés n’est pas une excuse pour le retard accusé en début de la soirée. « Nous évitions souvent de faire les résumés au départ. C’est pour permettre au public d’interpréter et de comprendre à sa façon », précise la danseuse. Cette stratégie est une manière d’être rassuré que le message est passé. « Certes, il n’est pas possible de tout comprendre dans un spectacle, mais lorsque l’on arrive à saisir le sens le plus symbolique, c’est l’essentiel. C’est de la gestuel, le corps et il ne peut pas tout dire », explique Rachelle Agbossou. Par ailleurs, le travail revient à l’esprit du danseur de tout intégrer afin de faire ressortir son message. Le langage est difficile, mais le ressenti est le plus important et ce, à travers ce que l’on voit.
Hormis “Sans toi je suis moi !” de la chorégraphe Denise Ishola, les pièces “Algorithme”, “Le bien et le mal” et “Opprimés” sont également représentées. Ce sont des spectacles de danse des chorégraphes Lucrèce Atchade, Bonaventure Sossou et Doegam Atrokpo, respectivement. Cette soirée de représentation est le fruit d’une formation de renforcement de capacités en danse organisés par “Le grand cru” en collaboration avec la compagnie “Walô”. Les danseurs ont été outillés par Feri de Geus, Yousimi Rodriguez, Anne Suurendonk et Noortje Bijvoets, tous formateurs.