La psychose de la Covid 19 tombée, les festivals reprennent du service à travers le monde. En Afrique, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a donné le ton en 2021. Avec la tenue du Masa 2022, on peut affirmer, sans se tromper, que les activités culturelles sont effectives sur le continent. « Le Masa a eu lieu, c’est un immense bonheur. La Côte d’Ivoire a reçu l’Afrique, le monde artistique et culturel. Ils sont venus de partout, rencontrant des artistes, des professionnels, c’est à saluer. Je me réjouis de la tenue de cette édition après ce qu’on a connu avec la Covid 19. Les signes sont prometteurs », se satisfait Adama Adepuju dit Taxi Conteur, président de la Fédération nationale de théâtre de Côte d’Ivoire (Fenath CI).
Le comité d’organisation de cette édition a mis les petits plats dans les grands pour lui donner un cachet particulier. Allison Frédéricks du groupe ‘’Something Positive’’ venu de New York est encore sous l’émotion de ce qu’elle a vécu. « C’est simplement magnifique. Je ne trouve pas de mots pour le décrire. C’est top », a-t-elle apprécie-t-elle.
Une programmation diversifiée
L’excellente programmation n’a pas échappé à de nombreux festivaliers. Si par moment il y a eu des retards pour débuter des spectacles (surtout la musique sur l’esplanade lagunaire), cela n’a entaché en rien la qualité des prestations. « On a eu droit à une belle programmation. Tout s’est bien passé, la mode, le conte, la musique, le théâtre, le slam… », reconnaît Harouna Sacko, promoteur culturel malien. Lui qui est entré en contact avec plusieurs artistes pour des festivals au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal.
Saidicus Leberger, journaliste venu du Burkina Faso dit que son coup de cœur a été la Zone Street Art. « Cette nouvelle génération a eu un tout petit espace qu’elle a décoré à son goût et ça donné une image urbaine à ce Masa. Cette zone aura un bel avenir », prédit-il. Quand Edithe Valérie Nguekam, journaliste camerounaise salue la belle expérience qu’elle tire de cette édition. « C’est une diversité, comme on en trouve dans de grands festivals à travers le monde. Ce rassemblement de toutes les disciplines culturelles, ce métissage de culture humaine et de disciplines font que ce festival reste unique en Afrique. C’est un festival à pérenniser », encourage-t-elle.
De nombreux spectacles pour enfants
Le Masa 12 a accordé une place importante aux jeunes et aux enfants. Outre les deux spectacles Jeune Public à la salle Anoumbo (mercredi et samedi), ils ont pris d’assaut les salles de spectacle, surtout là où avaient lieu le conte et le cirque. La conteuse Flopy Mendoza a dû remonter sur scène (15 minutes) pour faire plaisir à une centaine d’enfants arrivés à la fin de son spectacle. « Je suis heureux parce que les entrées sont gratuites. Ça donne l’opportunités aux jeunes de venir découvrir l’art et c’est génial. C’est magnifique », applaudit Ibrahim Kéita, artiste et producteur ivoirien vivant à Hong Kong venu prendre part au Masa.
« C’est extraordinaire ce que nous vivons ce vendredi. Il y a des milliers d’enfants qui sont venus voir les artistes. Pour moi, c’est là qu’il faut centrer le festival : miser sur les enfants, sur l’avenir. De façon général, il y a une grosse qualité et une diversité de spectacles », salue Alejandro Los Santos, festivalier venu de l’Espagne.
Les festivaliers sont repartis satisfaits au soir de cette 12e édition du Masa. Et pour beaucoup, ils seront encore présents à l’édition 2024.