IV- Zone Afrique centrale
Qu’en est-il de l’industrie du film dans la zone Afrique centrale d’après le rapport de l’Unesco «L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissances» ? C’est ce que nous allons voir.
La zone Afrique centrale, composée du Burundi, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République Centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de Sao Tomé-et-Principe, et du Tchad, est la région de notre continent qui possède le moins d’écrans : seulement 24 ! Rappelons que ce nombre est de 803 pour l’Afrique australe, de 292 Afrique de l’Ouest, de 285 pour l’Afrique du Nord, et, comme nous le verrons, dans le prochaine et dernière partie sur «L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissances», de 249 pour l’Afrique orientale.
Ce n’est pas la seule faiblesse de la zone Afrique centrale, puisque cette région ne produit que… 85 films par an, due, en partie, à une faiblesse des infrastructures cinématographiques et numériques, et à un nombre de producteurs expérimentés peu élevé. Elle se retrouve, ainsi, classée à la dernière place en nombre de films annuellement et en nombre d’écrans de cinéma sur notre continent ! Ce qui peut compenser d’une certaine manière, c’est sa place en chaînes de télévision privées avec 167, la situant à la 3e place. Cependant, même si la production de contenus cinématographiques et télévisuels locaux est peu dynamique, elle est en croissance ces dernières années.
D’autre part, les observateurs ont constaté des faiblesses des offres de formation professionnelle disponibles. 98 % des personnes ressources pour l’Afrique centrale ont déclaré que la présence des femmes dans l’industrie cinématographique représentait entre 0 et 10 %. Cette zone connaît, également, des faiblesses, voire une inexistence (pour certains pays), de mesures incitatives gouvernementales. Les politiques cinématographiques y seraient seulement de 45 % et le financement public du cinéma de… 0 %.
Il existe d’importantes pertes de revenus consécutives au piratage et au non-respect de la propriété intellectuelle. Ainsi, 40 % des acteurs culturels dans le cinéma ont déclaré avoir perdu plus de 50 % de leurs recettes à cause du piratage, et 60 % entre 25 et 50 %.
Ce qui pourrait sauver cette zone d’Afrique centrale, c’est la volonté affichée par certains pays de prendre en compte les industries culturelles et créatives comme secteur stratégique de développement, et une émergence d’initiative de formation professionnelle.
Zouhour HARBAOUI