III- Zone Afrique australe
Continuons, aujourd’hui, notre tour de l’industrie du film en Afrique, en nous attardant sur l’Afrique australe, composée de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Botswana, de l’Eswatini, du Lesotho, du Malawi, du Mozambique, de la Namibie, de la Zambie, et du Zimbabwe.
La zone Afrique australe est en quatrième position continentale dans la production de films, avec 237 créations par an, et ce, selon le rapport commandé par l’UNESCO, «L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissances». Cette partie possède 803 écrans de cinéma, faisant d’elle la numéro 1 de notre continent en nombre d’écrans –notons que l’Afrique du Sud possède 663 écrans, soit un écran pour 88.325 habitants-, et 95 chaînes de télévision privées. Ce dernier chiffre permet au marché local de la diffusion pour les séries télévisées d’être en pleine croissance, notamment en Afrique du Sud et en Angola.
Pour en revenir au cinéma proprement dit, on remarque une «émergence d’une industrie cinématographique à petit budget basée sur le modèle Nollywood dans certains pays» de la zone Afrique australe.
En ce qui concerne les femmes dans l’industrie cinématographique de cette zone de notre continent, 30 % des personnes ressources interrogées ont déclaré que leur pourcentage était entre 0 et 10 %, 20 % entre 10 et 20 %, 10 % entre 20 et 30 %, et 40 % entre 30 et 50 %.
La politique cinématographique de cette zone a une moyenne de 70 %, le financement public du cinéma une de 60 %. Toujours selon les personnes ressources, la politique relative à la propriété intellectuelle/au droit d’auteur est de 100 %, les limites à la liberté d’expression de 80 %.
Le piratage, comme dans la plupart des zones du continent, est l’une des difficultés rencontrées par l’Afrique australe. Il provoque 75 % de perte de recettes pour 30 % des personnes ressources, de 50 à 75 % pour 30 %, de 25 à 50 % pour 10 %, et moins de 25 % pour 30 %. Les autres difficultés sont, entre autres, la «faiblesses, voire inexistence, de mesures incitatives gouvernementales dans certains pays», la «faiblesse des infrastructures cinématographiques et numériques à l’exception de l’Afrique du Sud et de la Namibie», et le «potentiel limité de coproduction entre pays de la même région et avec ceux des autres régions en Afrique».
Cette zone de l’Afrique australe offert des perspectives dont un «accès à un vaste marché anglophone panafricain etinternational», un «potentiel de mise en œuvre d’un modèle stratégique de développement basé sur des services» et une «croissance des services de vidéo à la demande avec la présence d’acteurs majeurs».
Notons que l’Afrique du Sud propose le Festival international du film de Durban (Durban Filmart) qui «accueille le meilleur marché cinématographique du continent».
Zouhour HARBAOUI