Après avoir vu l’Afrique de l’Ouest, nous nous intéressons, dans cette seconde partie à la zone Afrique du Nord dans le rapport «L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance» de l’UNESCO.
Les données recueillies, pour le rapport «L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunité de croissance» de l’UNESCO, l’ont été en consultant «des études locales ou régionales existantes publiées par des institutions» (UNESCO, African Regional Intellectual Property Organization (ARIPO), Euromed, Agence française de développement (AFD), etc.), en faisant des «recherches documentaires basées sur des articles d’actualité ou universitaires, ainsi que sur d’autres ressources en ligne», suite à un «questionnaire quantitatif en ligne détaillé diffusé auprès des gouvernements et des parties prenantes de 54 États africains».
Après nous être à l’industrie cinématographique en Afrique de l’Ouest, voyons ce qu’il en est de l’Afrique du Nord, zone comprenant six pays : l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, et la Tunisie.
309 films produits chaque année
La zone «Afrique du Nord» produit 309 films chaque année, avec 185 films pour la Tunisie et 60 pour l’Egypte, le reste se répartissant entre les quatre pays restant. Notons, également, que l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, et la Tunisie sont parmi les huit seuls pays africains possédant un système de dépôt.
Dans cette partie de notre continent, il a été comptabilisé 285 écrans de cinéma et 88 chaînes de télévision privées. A titre indicatif, en 1939, donc sous colonisation et protectorat français, l’Algérie comptait 188 salles de cinéma, le Maroc 56, la Tunisie 47.
Les politiques cinématographiques seraient, en Afrique du Nord, de 50 %, le financement public du cinéma de 50 %, la politique relative à la propriété intellectuelle/au droit d’auteur de 100 %, et les limites à la liberté d’expression de 100 %.
Pour ce rapport, la zone «Afrique du Nord» est «numéro 3 en nombre de films produits annuellement et en nombre d’écrans de cinéma sur le continent». Elle propose des «production et consommation dynamiques de contenus cinématographiques (…)», des «infrastructures cinématographiques solides et décors de choix pour les tournages étrangers, en particulier au Maroc, en Égypte, et en Tunisie», des «réseaux de distribution et d’exploitation (…) portés par des acteurs internationaux», des «offres de formation professionnelle diversifiées», des «réseaux professionnels organisés et structurés», et des «traités et accords de coproductions avec des pays occidentaux notamment».
La Tunisie se distingue en formation de films d’animation
Les difficultés rencontrées par cette zone sont, entre autres, des «soutien et mesures incitatives variables de la part des gouvernements», des «pertes importantes de revenus liées au piratage» (84 % des acteurs culturels et cinématographiques ont estimé avoir perdu plus de 50 % de leurs recettes), une «coopérations plus dynamiques avec l’Europe et le
Moyen-Orient, mais potentiel limité de coproduction entre pays de la même région et avec ceux des autres régions en Afrique, à l’exception du Maroc».
D’autre part, au Maroc et en Tunisie, «30 % de femmes voire plus travaillent devant et derrière la caméra» ; le rapport précisant qu’«en Afrique du Nord, grâce à un certain nombre de femmes cinéastes influentes et engagées dans la lutte féministe, des pays (…) occupent la première place en ce qui concerne la représentation de la femme à l’écran devant et derrière la caméra».
En ce qui concerne les films d’animation, la Tunisie se distingue à «l’école des arts numériques tunisienne 3DNet-Info, qui a formé 15000 jeunes d’Afrique du Nord et dans les pays francophones d’Afrique dans les domaines de l’animation, de la 3D et du jeu vidéo depuis son lancement en 1999».
Zouhour HARBAOUI