A la faveur de la 1ère édition de la Biennale internationale de la danse en Côte d’Ivoire autour du thème central : « Quelle danse pour le développement de la société ivoirienne, voire africaine ? », artistes, professionnels, amateurs et amoureux de danse et de la culture, grand public se donnent rendez-vous à Abidjan, du 27 août au 12 septembre 2021, pour (re)découvrir et célébrer la danse dans toutes ses formes. Et ce, sous le parrainage artistique de Salif Traoré dit A’Salfo, lead vocal du groupe Magic System.
Au programme de cette biennale inédite : 23 spectacles, des journées d’études, des stages de formation, des résidences de création tutorées et 5 lieux d’accompagnement et de diffusion.
22 artistes et compagnies dont des Ivoiriens de la diaspora venant de différents pays : Tchad, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Allemagne, France, Sénégal et Burkina Faso sont attendus à la Biennale.
« Concernant l’accompagnement, nous avons mis en place le coaching chorégraphique. C’est une résidence de création que nous proposons à 9 jeunes chorégraphes qui seront suivis par 6 chorégraphes ivoiriens et étrangers de renommée internationale. Avec les stages de formation, il s’agit, ici, d’inviter des chorégraphes qui développent des techniques à venir les partager avec les danseuses et danseurs qui viennent de divers horizons. Nous instaurons aussi l’initiation à l’outillage chorégraphique à toutes et à tous. Mais aussi des journées d’études qui seront des moments théoriques et de discussions entre professionnelles et les partenaires. Par ailleurs, concernant les représentations, ce sont 23 spectacles de différents genres qui seront présentés dans 5 lieux de diffusion à Abidjan durant toute la Biennale », affirme Yahi Nestor Gahé, chorégraphe ivoirien basé en Allemagne et commissaire général de cette biennale.
A l’en croire, « nous ambitionnons de faire de la Côte d’Ivoire un carrefour de la danse comme elle était avant. La Biennale internationale de la danse en Côte d’Ivoire se veut une plateforme de rencontres et d’échanges au niveau international. Son but est de promouvoir la création. Elle a donc pour objectif de donner une visibilité́ auprès du grand public à différents types de danses (danses traditionnelle, moderne, urbaine et contemporaine). Cela passera par la diffusion de spectacles. Ceux-ci pourront avoir lieu dans des espaces dédiés au spectacle vivant, mais aussi dans l’espace public, chez l’habitant, dans des boutiques, chez des partenaires pour aller à la rencontre de spectateurs qui ne viendraient peut-être pas dans les lieux culturels. Mais, pour cette première édition, nous nous limitons aux théâtres. Elle a aussi pour objectifs de former, accompagner les artistes dans la voie de la professionnalisation; de créer un réseau de programmation et de diffusion des spectacles en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde ».
6 personnalités de la danse viendront animer des sessions de coachnig chorégraphique : Serge Aimé Coulibaly du Burkina Faso vivant en Belgique; le directeur du département de danse à l’Université de Minnesota (Etats-Unis) Carl Flink; l’Ivoirien Michel Kouakou, l’un des meilleurs de sa génération qui a remporté d’importants prix en Afrique et aux Etats-Unis; l’Ivoirien Hippolyte Bohouo, sorti de l’Ecole nationale de Théâtre et de Danse de l’Insaac d’Abidjan., qui réside en Belgique et est très remarqué par son travail chorégraphique en Belgique et en Europe; le chorégraphe béninois Tchekpo Dan Agbetou, l’un des rares Africains à disposer d’une école de danse qui forme les danseurs, chorégraphes et professeurs de danse et dont les diplômes sont reconnus par l’Etat fédéral allemand; et, enfin, la fondatrice du festival « Un pas vers l’avant », co-organisateur, qui est à sa 9ème édition, l’Ivoirienne vivant en Allemagne Kodro Ange Aoussou.
Au niveau de ce coachnig, il existe aussi un volet administration. Selon Yahi Nestor Gahé, « pour créer, un chorégraphe doit d’abord écrire ses idées, en calculer les coûts et chercher les financements, mais encore d’autres choses administratives qui tournent autour de la création. Nous allons donner aux chorégraphes une formation presque complète. Ysore Bonnardel, administratrice de la compagnie « Les Inachevés » de France, viendra ainsi coacher 9 artistes au niveau de l’administration. Elle vit à Grenoble et travaille avec le metteur en scène ivoirien Moïse Touré, une des valeurs et fiertés de la Côte d’Ivoire. Au niveau de la formation, nous avons Gérard Diby, notre doyen. Chorégraphe ivoirien vivant en France, il a contribué au succès de la danse ivoirienne en tant que pensionnaire de la compagnie Kotéba de feu Souleymane Koly. Il travaille avec plusieurs chorégraphes, dont notre compatriote Georges Momboye. Il est bon de savoir qu’il a développé un style d’enseignement à la croisée du jazz et de la danse africaine et enseigne dans plusieurs festivals. Il y a aussi Hyacinthe Tobio, chorégraphe tchadien vivant à Lyon, qui a été directeur de festival au Tchad et est connu pour avoir propulsé la danse contemporaine dans son pays. Installé à Lyon, ce dernier effectue un travail de transmission remarquable. Il initiera donc les danseurs à la chorégraphie afin que ceux qui veulent plus tard devenir chorégraphes ne soient pas étrangers à cela. Toutefois, à côté de ces artistes, nous aurons des scientifiques qui nous accompagneront dans les réflexions : Pr. Yacouba Konaté; Pr. Camille Abolou, président du Conseil scientifique de l’Insaac et directeur du Crac; Dr. Parfait Kacou, directeur de l’Ecole supérieure de théâtre, de cinéma et d’audiovisuel (Estca); et Dr. Funmi Adewolé, chorégraphe-chercheur vivant à Londres ».
La Biennale internationale de la danse en Côte d’Ivoire est co-organisée par l’association Danse Ivoire Diaspora (Did) et le festival ‘’Un pas vers l’avant’’ dont la directrice est Ange Aoussou. Quant à Yahi Nestor Gahé, il est le président de la Did.