Aziz Zoundi, danseur professionnel burkinabé, a animé deux ateliers de danse contemporaine dans les centres chorégraphiques de “Walô” à Abomey-Calavi et “Multicorps” à Cotonou. Ces lieux ont abrité, respectivement, ces ateliers, jeudi 8 avril et vendredi 9 avril 2021 avec les danseurs de ces deux centres.
Par Julien Tohoundjo
Créer un point de rencontre, de partage entre danseurs et de permettre à chacun de se retrouver, de se découvrir. C’es l’objecif visé par Aziz Zoundi, danseur professionnel burkinabé, à travers les deux jours d’atelier qu’il a animé. Il a réuni, autour de lui, des danseurs de la Compagnie de danse “Walô” d’Abomey-Calavi et ceux de Multicorps” à Cotonou. « L’atelier que j’ai animé est beaucoup plus dans le sens des techniques de l’imagination, de la création ainsi que des recherches. Ensemble, nous avons effectué ce voyage pour creuser ensemble », a confié le danseur. Selon lui, cet atelier a permis à chacun de se poser des questions par rapport au corps ainsi que ce que chaque personne cherche à travers cette enveloppe de l’esprit.
Pourquoi rester sur place ? Pourquoi ne pas aller vers les autres ? Ce sont ces questions qui ont amené Aziz Zoundi à aller vers les autres. C’est une aventure qu’il a commencée depuis 2019. « Dans cette aventure, je vais à la rencontre des autres danseurs afin de s’expliquer, se conseiller et se donner d’autres ouvertures à travers ce moyen d’expression que nous avons en commun », a-t-il expliqué. Ce sens de partage a été fait dans le cadre de cet atelier où les danseurs ont beaucoup reçu du Burkinabé et, en retour, il en a reçu également. L’idée est de faire ce partage dans le sens d’engagement et de motivation. « Ce travail avec Aziz a été enrichissant pour moi. Le fait de travailler sur sa physi-qualité, sa manière d’appréhender le mouvement corporel, sa fluidité des messages gestuels et autres techniques nous a beaucoup renforcé. Cet atelier a été une thérapie de relaxation aussi, pour moi. Et son travail, dans le fond, est très pointu », a précisé Arouna Guindo, danseur professionnel béninois.
Rigueur du travail
« Ces deux jours d’atelier m’ont vraiment fait voyager. J’ai eu l’occasion d’apprendre d’autres techniques et surtout l’improvisation. Et la preuve est qu’un danseur doit travailler tous les jours et de façon rigoureuse afin d’avoir une maîtrise de son corps et surtout de sa capacité d’imaginer », a déclaré Larissa Dossou-Yovo, danseuse professionnelle. La première journée a été marquée par un travail de renforcement par rapport à la capacité de chaque danseur à improviser. Ce qui est une technique que tout danseur doit développer. La deuxième journée a été une occasion pour les participants d’acquérir d’autres techniques en matière de danse professionnelle contemporaine. Il s’agit, entre autres, du travail au sol, la fluidité dans le mouvement corporel et autres techniques ainsi que l’improvisation.
Il faut noter que Aziz Zoundi était de passage au Bénin dans le but de servir de regard extérieur pour la création d’une pièce de danse intitulée Indélébile. Cette pièce est créée par deux danseurs de la compagnie “Walô” (Lucrèce Atchade et Doegam Attrokpo). Sa présence a été une occasion pour les autorités de ces deux centres d’organiser cet atelier de deux jours. « L’objectif est de permettre aux danseurs béninois d’élargir leur champ de créativité. Puisque c’est à partir des autres qu’ils peuvent développer leur vocabulaire chorégraphique, leur langage corporel. Sa présence nous a beaucoup apporté et nous sommes rassurés de ce moment de partage. Pour la qualité de ce qui a été transmis, c’est partie de quelque chose d’abstrait, mais au final, s’est construit. L’appui au sol, l’improvisation, le travail au sol », a développé Lucrèce Atchade, danseuse professionnelle