Marcel Kpoho, artiste plasticien béninois, a ouvert les portes de son atelier afin de permettre au public béninois de découvrir ses réalisations en peinture et sculpture. Cette journée porte ouverte a eu lieu, du vendredi 19 au dimanche 21 mars 2021, dans les locaux de la résidence de l’artiste à Akpakpa.
Par Julien Tohoundjo
Vingt-et-une œuvre de peintures et de dessins. Douze œuvres de sculptures. Ce sont ces œuvres que Marcel Kpoho, artiste plasticien béninois a exposées dans ses locaux. Une salle de dimension considérable et qui permet au visiteur de circuler pour scruter les œuvres. La luminosité de la salle permet aussi d’observer des œuvres à distance, assis ou debout, selon le choix du visiteur. « Je me réjouis de venir visiter les œuvres de Marcel. J’ai eu le privilège de voir ses réalisations en pneus, les masques. Ces œuvres sont expressives et me parlent, m’interpellent et me questionnent. Et le travail de cette matière est un problème environnemental que l’artiste règle. C’est une matière qui est dure et sur laquelle l’artiste travaille avec subtilité et des détails ainsi que des ornements », a confié Adeline Audry, amoureuse de l’art.
Comme elle, Charly d’Almeida, artiste plasticien béninois, trouve intéressantes les œuvres réalisées par Marcel Kpoho sur les pneus. « Ce qui m’intéresse chez lui est déjà la recherche de la matière de base qu’est le pneu. C’est une matière très difficile à travailler. Je n’ai jamais travaillé les pneus, mais j’ai déjà eu le privilège de les couper et à les mettre dans mes œuvres. Du coup, je sais ce que cela représente. C’est un travail difficile et je pense que cet artiste est à encourager », a-t-il fait remarquer. Selon Charly, le travail avec les pneus est profond et il invite Marcel à développer de plus en plus cette technique. « Ce travail approfondi va lui permettre de trouver son style et être cet artiste engagé dans le recyclage. Je souhaite vraiment qu’il excelle afin de dépasser ce qu’il fait actuellement et d’aller au-delà », a conseillé Charly d’Almeida.
Visite de découverte…
Cette visite a été aussi une occasion de découverte et de contemplation des œuvres de l’artiste chez les visiteurs. « Je découvre sa peinture que je ne connaissais pas. Alors, je suis face à des tableaux qui me projettent des couleurs bleues agréables aux yeux, bien reposant avec des silhouettes qui me questionnent vraiment. Il y a aussi des traits symboliques tels que les triangles, un symbole de la trinité », a précisé Adeline Aubry. Cette visite a également permis à Germain Lanha, artiste photographe, de découvrir de nouvelles œuvres réalisées par l’artiste. Suite à sa visite, il repart avec un message porteur d’avenir : « il faut continuer à travailler même si personne ne te tend la main. Il faut se contenter des moyens que l’on a afin de continuer à travailler dans la vie ».
Il est important de comprendre que l’artiste, quelque fois solitaire, a créé un style à lui. Sa marque de fabrique est le dessin à base des triangles. Ces derniers représentent, pour lui, la trinité, c’est-à-dire le corps, l’âme et l’esprit. L’artiste nomme ce concept « Le réalisme trilogique ». De plus, il est soucieux des enjeux environnementaux. Ainsi, il s’est lancé dans le recyclage des pneus et chaque pneu coupé permet de réduire le taux de paludisme et de lutter contre la dégradation de l’environnement