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    Home»Littérature»CRITIQUE / « LE CORBEAU » de Sanogo Soungalo : Voyage dans la tanière des policiers ripoux
    Littérature

    CRITIQUE / « LE CORBEAU » de Sanogo Soungalo : Voyage dans la tanière des policiers ripoux

    WebmasterBy Webmasterseptembre 27, 2020Aucun commentaire6 Mins Read
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    Première de couverture énigmatique. Quel rapport entre les images d’argent et l’évocation du corbeau ? Cet oiseau que La Fontaine avait mis au centre d’une de ses fables, Allan Edgar Poe et Charles Dickens dans leur texte, devrait-il occuper un rôle ici ? Serait-ce un pseudo ? Possible puisque l’article « LE » joue bien sa fonction syntaxique, déterminant l’identité d’un personnage : « LE CORBEAU ». Sanogo Soungalo, après des lauriers littéraires, descend de pleine plume dans l’arène avec son premier roman. Un thriller.

    Par feu Soilé Cheick Amidou,
    Critique littéraire

    Avec pour espace Abidjan, incipit impeccable, l’œuvre est brodée autour de l’interrogatoire serré d’Ambroise Konan, un taximan, par le lieutenant Berthe Kambou et une longue enquête policière avec des péripéties rocambolesques qui débouchent sur l’arrestation de la commissaire de police Alice Miézan.


    À la question inattendue « qui est Le Corbeau ?» (P.11), le récit prend des allures où l’intérêt dramatique nous fait courir à travers les pages du roman. Les souvenirs du chauffeur de taxi débusquent alors des faits, des circonstances qui jonchent les ruelles conduisant à la marraine des coups tordus dont Morris Fadégnon n’est que l’instrument, la face visible de l’iceberg tapi au cœur de la police.


    Dans une course poursuite pour rattraper un client revêche, le personnage autodiégétique se confie : « Le scélérat, je le tenais ! La glissade (…) et au morceau d’étoffe que j’avais réussi à déchirer de son tee-shirt. Comme si c’était sa part de paie » (P.14). Des encens de « Le vieil homme et la mer » d’Hemingway où Santiago, après le bonheur de tenir un immense espadon, déchanta avec la carcasse que lui avaient laissée les piranhas. Konan avait aussi fait illusion. Une nuit-point de départ de ses difficultés, de l’avènement de son âme de héros ?


    La mémoire et le regard froid de Konan nous propulsent dans le labyrinthe d’une enquête policière qui piétine. Le taximan pourrait en être un adjuvant déclencheur pour cerner le chaînon manquant dans ce puzzle. Le fil d’Ariane de ce récit à couper le souffle demeure la volonté de l’officier à poser le grappin sur Le Corbeau. Sur cette grosse corde narrative, viennent se greffer d’autres énonciations, prétextes pour porter des coups de semonce aux tares qui défigurent notre société. D’où le rappel des phénomènes des banques volantes par le truchement des placements scabreux d’argent, l’oisiveté, la cupidité (Hamed, Oncle Joseph qui a fini par se confier à Dieu, Mo, Alice Miézan, le Maréchal), la folle passion de l’immigration, l’arnaque sur le web, la culture de la facilité, les dérives de certains policiers, le piétinement des valeurs, le désordre environnemental (P.83)…


    La misère matérielle et le manque d’initiatives sont autant de fenêtres béantes. Dans le roman, les envies d’ailleurs d’Hamed sont le symbole des désirs d’une jeunesse africaine en manque de repère préférant aller se fracasser la vie contre la muraille de la mort à Lampedusa, le nid de bien de drames. Oui, cette soif démente de migrer qui motive ceux dont le « rêve était de mettre assez d’argent de côté pour le passeport, le visa et se retrouver un jour derrière l’eau » (P.24). Une vraie ruée de « troupeaux de bœufs assoiffés vers un point d’eau » (P.25). De l’avis de Konan qui estime qu’il faut avoir une vision et se donner du temps pour réaliser cette disposition d’esprit, les individus comme Hamed sont « des gens incapables de faire pousser des fleurs dans un jardin fertile » (P.25). Or, le socle de la réussite pérenne est le dur labeur soutenu. Sous les tropiques, l’on est plus réceptif aux mirages des ‘’machines à sous’’ qui exempteraient du travail. Ainsi, l’arnaque à la planche a fait de nombreuses victimes.


    Comment pouvait-il en être autrement dans une cité où la cupidité et le trafic d’influence ont pour ‘’messies’’ les policiers ripoux (eux censés assurer la sécurité des hommes et des biens) ? L’œuvre peut s’interpréter comme un réquisitoire, le procès des autorités sans foi ni loi. La charge du chauffeur est lourde. « Ne jamais défier des policiers (car) des camarades dans la profession (étaient) devenus par une nuit incertaine, des bandits de grand chemin, des drogués avec les poches remplies de boules de cannabis. C’était parfois cela le piège, quand on tombait sur des agents véreux et qu’on refusait de se laisser traire » (P.22). Hideux. Voilà pourquoi le questionnement sur la vertu et le développement personnel est l’un des points de beauté du livre de Sanogo. En tout cas, Konan a su réveiller le héros qui se prélassait en lui pour booster l’enquête du lieutenant Kambou dont l’objectif était d’arrêter Le Corbeau, la diabolique Alice, charognard, être sans scrupules. But atteint. Avec perspicacité. Une intrigue aux couleurs de film policier où suspense et tension narrative sont au rendez-vous. Cinéastes, levez-vous !


    L’écriture de Sanogo Soungalo devrait mériter une attention particulière. Les ivoirismes (djôssi, derrière l’eau, wôrô-wôrô, môgô, farotage, titrologues, travaillement) y pullulent pour enrichir le lexique. En dehors du style journalistique dépouillé de fioritures ankylosantes, le feed-back est le filon de confession des témoignages de Konan le narrateur. Outre le niveau de langue respectable, par endroits, l’on s’aperçoit de la rigueur de l’auteur qui, dans le récit de son narrateur, nous fait un cours de texte argumentatif avec l’emploi pertinent des connecteurs logiques : « J’avais déjà vécu des nuits semblables (…) D’abord, sans client. Puis, des clients qui payaient à moitié tarif. Ensuite, des délinquants sur la banquette arrière. Et pour finir, quelqu’un qui venait vous raconter sa vie » (P.15). Ce romancier, de par le réalisme de sa plume, selon le mot de Stendhal, « promène son miroir le long de notre chemin » en tournant dos au camouflage.


    Au fond, la richesse de ce roman policier montre bien que le journaliste-écrivain a mis à profit sa somme d’expériences dans le milieu des enquêtes, procès-verbaux et sa connaissance des dossiers « Faits divers ». Normal. Sanogo Soungalo n’est-il pas Raphaël Tanoh du quotidien Nord Sud ?

    Sanogo Soungalo, « LE CORBEAU », Les Nouvelles Éditions Balafons, 2016, 134p.

    Soilé Cheick Amidou,
    Critique littéraire

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