Dans le cadre du programme “Artiste en présence”, l’espace artistique “Le Centre” a organisé une rencontre d’échanges avec Rachelle Agbossou, directrice artistique de la compagnie “Walô”, chorégraphe et danseuse afro contemporaine. c’était une occasion pour l’artiste de partager ses expériences avec le public. Cette rencontre a eu lieu, mercredi 26 août 2020, dans les locaux dudit centre, dans le respect des gestes barrières du Covid-19.
Par Julien Tohoundjo
Rachelle Agbossou a conduit une rencontre d’échange et de partage d’expériences avec un public composé des enfants, jeunes et adultes. La danseuse a exposé, lors de son intervention, sa carrière artistique. En 1999, elle a commencé sa carrière dans la danse.
« Je faisais mes études au département d’anglais à l’Université d’Abomey-Calavi. En 1999, le groupe de l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants (Eace) était confronté à un problème. Il manquait une fille pour que l’équipe soit complète (10 personnes) afin de participer au Festival des Clubs Unesco d’Afrique de l’Ouest (Fescuao) à Yamoussoukro. Dans ma faculté d’anglais, je faisais du théâtre, de la danse aussi et je jouais à la percussion. Me connaissant, quelques amies du groupe avaient répété les ballets avec moi, en privé. Mon courage et ma détermination m’ont permis de vite maîtriser les pas de danse. Ainsi, j’ai eu mon premier contact avec la danse proprement dite », a confié Rachelle Agbossou.
Le spectacle de restitution des ballets créés, dans le cadre du Fescuao, a permis à Rachelle d’intégrer, en 2000, le ballet national. Ce nouveau pan de sa vie s’est réalisé grâce au soutien de sa famille et ses amis qui l’encourageait. Elle commencé sa carrière de danseuse en tant qu’amateur de la danse et a fait 4 ans au sein du ballet national.
Création de la compagnie “Walô”
Pendant ces quatre années, elle a pratiqué, de façon rigoureuse, la danse traditionnelle. En 2004, la chorégraphe a découvert la danse contemporaine. Cette rencontre lui a permis de comprendre que la danse constitue un outil de communication et le socle du développement d’une nation. Cet outil est avantageux lorsque la danse est utilisée pour sensibiliser, dénoncer des violences qui s’observent dans la société et aussi en abordant d’autres thèmes. C’est cette idée qui a poussé Rachelle et ses coéquipières à organiser, en 2005, la première édition de la journée internationale de la danse au Bénin. Cette proposition a été murie et accompagnée par leurs aînés du domaine.
« Pour célébrer cette journée, il fallait que moi je fasse une prestation avec une amie danseuse. Quelques minutes avant d’aller sur scène, le présentateur m’a demandé le nom du groupe. Sans trop réfléchir, j’ai donné comme nom “La compagnie Walô” », a expliqué Rachelle Agbossou. C’est à cette occasion qu’elle a créé sa compagnie artistique. « J’étais beaucoup plus intéressée par tout ce qui a rapport avec l’aptitude, le comportement dans la société. J’ai entendu beaucoup de choses sur les danseurs et danseuses. De ces observations, j’ai compris que l’on peut être artiste dans n’importe quel domaine et constitué un exemple pour la société », a-t-elle souligné. Selon la chorégraphe, l’artiste n’est pas riche en matériel, mais il l’est en expériences, rencontres, etc.
Cette rencontre-discussion a favorisé au public de comprendre beaucoup plus dans le domaine de la danse à partir des expériences de Rachelle Agbossou. Elle n’a pas manqué de parler de la façon dont elle tient le cap durant cette période de confinement où il n’y a plus de spectacle de danse. A la fin de cette discussion, une représentation a été faite au public pendant trente minutes environs. Il s’agit de la pièce Indélébile présentée par Lucrèce Atchade et Doegamou Atrokpo. Cette pièce est encore en phase expérimentale, en création.