Initialement prévue du 8 février au 9 mai 2020, la date de clôture de l’exposition Déambulations Urbaines a été reportée par les responsables de l’espace artistique Le Centre. Ainsi, la fin de ladite exposition est prévue pour le 31 juillet 2020. Les oeuvres des artistes Richard Di Rosa (France), Joannès Mawuna (Bénin) et Eric Mededa (Bénin) sont exposées dans la salle de galerie dudit espace.
Par Julien Tohoundjo
Depuis le 8 février 2020, »Le Centre” de Lobozounkp; au Bénin, abrite l’exposition “Déambulations Urbaines ». Cette exposition est prolongée au 31 juillet 2020. Cette nouvelle date est due à la situation de Covid-19. Les portes dudit espace sont ouvertes pour toute visite des différentes oeuvres. La visite est gratuite et ouverte à tout le public. En effet, cette exposition est le fruit d’un mois de résidence et de création dans les locaux du Centre à Lobozounkpa. Cette résidence a réuni trois artistes plasticiens. Il s’agit de Richard Di Rosa (France), Joannès Mawuna (Bénin) et Eric Mededa (Bénin).
“Déambulations Urbaines place la condition féminine au coeur des créations artistiques. En effet, Joannès Mawuna, originaire du Mono, s’oppose à une vision univoque de la féminité. Dans le cadre de cette création, l’artiste a présenté une série de dix photographies de femme occupant des métiers dits “métiers d’homme”. A travers cette série, l’artiste souligne la répartition inégale des activités et responsabilités entre les sexes au sein du milieu professionnel.
Joannès Mawuna met en lumière les frontières porteuses de la notion de féminité, se soustrayant du rôle qu’on pourrait vouloir les enfermer. Les femmes mises en lumière par Joannès Mawuna se distinguent par leur capacité à pénétrer de nouveaux espaces et à outrepasser les frontières des genres.
De son côté, Richard Di Rosa, sculpteur français, a choisi la sculpture comme médium. Il fut l’un des principaux artisans du mouvement français de la figuration libre, renouveau de la peinture dans les années 1980, une peinture décompressée, empruntant souvent à la BD, au rock et au graffiti.
Réalités africaines
Les cultures africaines, la musique et les animaux sont autant de sources d’inspiration pour l’artiste Richard Di Rosa. Il a présenté quatre oeuvres inspirées de la culture béninoise. Echelle de Buddy est une oeuvre mixte en bois, ciment, métal et peinture réalisée par ce dernier. A travers cette oeuvre, il rend hommage à l’artiste Niko dont il occupe, désormais, l’atelier à Paris.
Le français a présenté la marmite à l’aide d’une technique mixte grâce à l’aluminium, le bois. La marmite est omniprésente dans la société béninoise et communément associée à la femme. Toujours dans le même sens, il a présenté au public une oeuvre en réflexion sur l’évolution du statut de la marmite dans cette même société en dialogue avec l’oeuvre de son confrère Joannès Mawuna « Ne suis-je pas une femme ? ».
Les jumeaux qui occupent une place importante dans la croyance des populations béninoises furent aussi l’objet d’oeuvres artistiques présentées par le sculpteur français. S’inspirant des dieux de l’Afrique, plus précisément le dieu tonnerre appelé “Hêviosso” dans la culture béninoise, il a exposé, au petit Musée de la Récade dudit Centre, une oeuvre pour compléter la collection artistique du Musée.
Contrairement aux deux autres artistes, Eric Mededa parle de la Mélodie céleste. C’est une oeuvre vidéo qui s’intéresse aux rapports de force des sociétés contemporaines à travers la mise en relation d’images et de sons. Il met en exergue la normalisation de la violence au quotidien. « Vivre et/ou mourir ensemble ? », tel est en filigrane l’un des questionnements de l’artiste.
La créativité de ces trois artisans constitue un apport non négligeable pour l’émergence du tourisme béninois. Il est important que ces oeuvres soient découvertes par un public plus large. La visite de tout le public est vivement souhaitée.