L’ATSA (Quand l’art passe à l’action), organisme canadien à but non lucratif, avait un stand durant le Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan. Un stand, non pas pour vendre des objets d’artisanat ou autres, mais pour mettre en avant un produit d’un nouveau genre : la mise en relation des personnes autour d’une soupe le temps d’un événement culturel et faire perdurer ces liens…
Organisme à but non lucratif fondé à Montréal (Canada), en 1997, l’ATSA, entendre par là «Quand l’art passe à l’action», a proposé lors du MASA 2020, un produit d’un nouveau genre, une activité ludique et percutante, «Le temps d’une soupe».
Cette activité permettait à des personnes qui ne se connaissaient pas de se rencontrer et de discuter autour d’un thème donné par les organisateurs ou proposé par eux-mêmes, autour d’une soupe ou d’une boisson. Ce projet était motivé «par le désir d’interpeller la population envers des causes sociales, environnementales et patrimoniales cruciales et préoccupantes».
Donc, le principe part d’«une mécanique relationnelle dans l’espace public, invitant les passants à participer à des duos spontanés de conversations sur des enjeux actuels du vivre ensemble. L’expérience, scellée par la création de portraits poétiques, prend son sens collectif par leur diffusion dans l’espace public».
Il faut savoir que l’ATSA «s’active à ce que le propos esthétique et symbolique de l’art» soit une confrontation avec les gens pour leur prendre conscience de leurs «responsabilités individuelles et collectives en redonnant à la place publique sa dimension d’espace ouvert à la rencontre, à la réflexion. La dimension participative qui interpelle le public dans sa citoyenneté est au cœur de la démarche».
«Le temps d’une soupe» a, également, permis la participation de l’équipe de La Fabrique Culturelle, espace ivoirien de pratique culturelle, et de deux jeunes professionnels : un médi’acteur Amhadou Tall, ayant assisté à «Le temps d’une soupe» durant l’événement burkinabè «Rendez-vous Chez Nous» -le projet ayant tourné au Canada, mais aussi au Liban, au Maroc, à l’Île Maurice, à Madagascar, à Haïti- et Marie-Paule Bokobri, comédienne de théâtre forum ivoirienne, qui ont fait office de «serveurs», puisque l’activité était présentée comme un menu de restaurant : une entrée (rencontre entre deux personnes), un plat de résistance (la discussion entre les deux sur un thème proposé), et le dessert («un portrait poétique», soit la photo des deux participants avec la phrase conclusion de leur discussion).
Zouhour HARBAOUI