Le documentaire Ouaga Girls conte l’histoire de neuf jeunes femmes, étudiantes en école de mécanique à Ouagadougou. Un film rempli d’espoir et de gaieté sur le combat de ces femmes contre le patriarcat au Burkina Faso.
Une documentariste prolifique
Theresa Traore Dahlberg est née en 1983 d’un père burkinabé et d’une mère suédoise. Après avoir grandi entre l’île d’Öland en Suède et le Burkina Faso, elle habite aujourd’hui à Stockholm.
C’est à la New School de New York et à l’académie des arts dramatiques de Stockholm qu’elle étudie le cinéma. La réalisatrice obtient ensuite un master en beaux-arts à l’Académie royale de Suède.
Pendant ses études, Theresa réalise trois courts-métrages documentaires : On Hold (2009), The Alien (2010) et Taxi Sister (2010). Ouaga Girls (2017) est son premier long-métrage documentaire.
Une bande de filles à l’écran
Ouaga Girls retrace le parcours d’étudiantes en dernière année d’école de mécanique à Ouagadougou, au Burkina Faso. Theresa Traore Dahlberg y décrit avec justesse et poésie le quotidien de ces jeunes femmes à un moment crucial de leurs vies, où rêves et espoirs sont confrontés aux attentes de la société.
Le documentaire aborde le thème de la place des femmes au Burkina Faso, en montrant des femmes courageuses et prêtes à tout pour devenir mécaniciennes, une profession jugée masculine.
Un film sur l’amitié au féminin, plein d’humour et de joie de vivre.
Un travail immersif
Pour réaliser Ouaga Girls, Theresa Traore Dahlberg a pris part à la vie d’une école de mécanique pendant plusieurs mois, et a filmé ces jeunes femmes dans chaque moment de la vie – à l’école, en soirée, dans le cabinet d’une psychologue –, plutôt que de se livrer à l’exercice délicat des entretiens.
Cette immersion a permis à la réalisatrice d’aller au-delà des apparences et des clichés pour faire un portrait réaliste de ces femmes, mais aussi d’une société encore trop patriarcale qui préfèrerait que ces jeunes filles restent à la maison.
En choisissant cette thématique, Theresa Traore Dahlberg a souhaité montrer une autre Afrique que celle que l’on voit souvent dans les films, loin de la pauvreté, de la maladie ou de la guerre.
Un film primé à l’international
En toile de fond de son documentaire, Theresa Traore Dahlberg évoque les perturbations politiques du Burkina Faso, une façon de contextualiser l’intrigue sans amoindrir la place accordée aux protagonistes.
Cette vision du Burkina Faso que propose la réalisatrice a séduit à l’international : le film Ouaga Girls a remporté le Prix du CREDIF pour la création cinématographique féminine au Festival du film de Carthage en 2017 et le Prix du média de l’année au Nöjesguid en 2017, en Suède. Le documentaire a également été nommé au Festival international du film documentaire d’Amsterdam, au Festival du film de Göteborg et au Festival du documentaire Tempo à Stockholm.
Source: Farafina Mousso