Marcel Sangne et Boris Oué, réalisateurs du long-métrage »Résolution », sacré Prix du conseil de l’Entente au Fespaco 2019 sont jeunes. Fatim Diaby, la scénariste est toute aussi jeune. Et la productrice Ily Juhen et actrice principale n’est qu’à sa première expérience de production.
Peu connus en Côte d’Ivoire car formés à l’EVAS de Marrakech au Maroc, les réalisateurs ont participé à des projets communs de réalisation et se sont essayés au court métrage. Sans aucun risque de nous tromper, ‘’Résolution’’ est la plus belle chose qui soit arrivée au cinéma ivoirien en 2019.
De l’écriture du scénario à la mise en exécution du projet par les réals, ce film est cohérent. De façon académique, la phase d’exposition des faits est respectée. Dès les premières scènes du film, on n’attend aucun élément déclencheur pour exprimer le malaise. Une expression du visage, un changement subtile de mine, une réponse froide, un sourire gauche, un regard béant. Et pourtant, le cadre de vie luxueux, l’image de la famille modèle, réunit, domine.
Comme une fausse piste, le cinéphile croit que l’indisposition de Yenan (Evelyne Ily Juhen), haut cadre dans une grande société, ne vient que du boulot. Où, de petits malins lui dérobent quelques sacs de cacao alors que l’entreprise d’exportation de fève traverse une situation financière difficile. Yenan est sur les nerfs, mais la source de son malheur est ailleurs.
Son époux Marc Kassy (Bruno Henry) qui devait être un soutien pour elle, lui exprime son attachement d’une façon bien particulière.
Pour ce projet, qui est l’un des plus importants de leur carrière, les réalisateurs ont su allier la qualité technique à celle du scénario. La direction photo est impeccable et les images sont belles. Il n’y a aucun abus de plan. Les scènes filmées camera à l’épaule, traduise le trouble, le doute, la méfiance, l’incertitude. Et cela ajoute un charme à la production.
Pour ce qui a été donné de voir, il est clair que les jeunes réalisateurs constituent une valeur sûre du cinéma ivoirien. Et ‘’Résolution’’ est la preuve concrète qu’on peut être jeune et méconnu et faire du cinéma selon les normes et standards internationaux.
Sanou A.