
De graves menaces pèsent sur l’écosystème de la communication publicitaire. La Chambre des afficheurs de Côte d’Ivoire (Cafci) a tenu à réagir à des allégations faites dans les colonnes d’un confrère de la place, par le Secrétaire exécutif du Conseil supérieur de la publicité (Csp), Mamadou Dosso. Une sortie au cours de laquelle, le Directeur de la communication publicitaire s’est prononcé sur l’opération d’assainissement, actuellement en cours, dans le secteur de l’affichage publicitaire. Les afficheurs de Côte d’Ivoire ont marqué, dans un communiqué dont nous avons reçu copie hier, vendredi 27 septembre 2019, leur indignation face à «une campagne de désinformation bien orchestrée». Puis, s’inscrivant dans sa mission de défendre les professionnels du secteur de l’affichage, et de protéger leurs intérêts, la Cafci a tenu à apporter les précisons quant à la conduite de cette opération dont elle a toujours contesté la légalité, à cause de graves menaces qu’elle ferait peser sur le secteur. Et cela, pour permettre la compréhension de tous, et conformément aux procès-verbaux de réunions et de séminaires encore disponibles. «Les professionnels de l’affichage ont toujours marqué leur engagement ferme et total à accompagner la tutelle dans le programme d’assainissement du secteur. Malgré la situation de crise imposée par le Csp, sous l’impulsion du ministère de la Communication et des Médias, les professionnels sont restés fidèles à leur démarche», a rappelé la Cafci, avant d’informer que la situation d’anarchie actuelle est la conséquence de la délivrance d’agréments à de nouvelles régies, en période d’interdiction de pose de panneaux à Abidjan. Non sans préciser qu’elle découle également de la non-poursuite collégiale de l’opération d’assainissement (Csp, District, Collectivités, professionnels) pour des raisons injustifiées. Ensuite, les professionnels de l’affichage publicitaire ont laissé entendre qu’ils ont, pour éviter la situation délétère actuelle, «vainement usé de toutes les voies de conciliation», auprès du ministre, du Csp, des autorités administratives. Cela, afin de proposer leur expertise et leurs avis techniques pour l’assainissement à visage humain, dans le but de préserver les emplois et leur chiffre d’affaires. «En conséquence, le secteur connaît, à ce jour, une baisse brutale de son chiffre d’affaires de plus 40 %, avec une tendance négative prévue pour 2020», ont-ils déploré, tout en regrettant ‘’la posture d’orgueil’’ du Csp, après avoir démantelé «abusivement» et «arbitrairement» plus de 1000 panneaux «sans mesure d’accompagnement». À en croire les afficheurs, ils auraient été contraints d’user, en dernier recours, de la voie légale, pour défendre les intérêts vitaux des entreprises, dans un contexte d’abus avéré et d’absence de réparations pour des entreprises légalement constituées. Non sans paradoxalement se féliciter de la distinction de trois (3) membres de la Cafci, honorés du Prix d’Excellence en 2016, par l’Etat de Côte d’Ivoire.

La vérité sur la décision de justice
Revenant sur le différend les opposant au Csp au tribunal, les afficheurs ont fait un éclairage, en confiant que le juge des référés s’est déclaré incompétent. Car, «estimant qu’il s’agit d’une affaire administrative, alors qu’il n’y a aucun acte administratif qui justifie l’action violente et irrégulière du Csp et du ministre de la Communication, sous le sceau du devoir régalien de l’Etat». Aussi, ont-ils insisté à ce niveau, que «nulle part, la Cafci n’a été déboutée de son action», contrairement à ce que veut faire croire le Secrétaire exécutif du Csp. «La Cafci s’érige contre cette façon délibérée de dire des contrevérités, surtout venant de la part d’un haut responsable», se sont offusqués les professionnels de l’affichage publicitaire. Sans occulter de dire:« le Csp, qui fait ici l’apologie d’un apport technique du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd) à l’urbanisme publicitaire, a indiqué au juge des référés, que l’assainissement concerne 8402 panneaux irréguliers recensés en 2008 par un huissier de justice». Et de s’étonner qu’à la demande du Conseil de la Cafci de disposer du procès-verbal d’huissier, le Secrétaire exécutif du Csp a indiqué que ses archives ont été détruites lors de la crise post-électorale de 2010. «Tout un paradoxe qui illustre parfaitement le faux dans lequel le Csp conduit cette opération de destruction des dispositifs publicitaires», ont-ils décrié. En somme, les professionnels de la communication publicitaire, qui se sont engagés dans la recherche de solutions à cette crise, ne sauraient accepter un traitement «inconvenant» des informations, avec «l’intention manifeste de tromper l’opinion publique, politique et professionnelle». Une démarche dont le seul but est, sont-ils convaincus, de jeter le discrédit sur les nobles opérateurs économiques du secteur. À ce propos, les professionnels du secteur, réunis au sein de la Cafci, ont réaffirmé, une fois de plus, leur volonté d’accompagner l’opération d’assainissement du secteur de l’affichage. Une action qu’ils souhaitent «concertée», «collégiale» et qui s’inscrit dans la droite ligne de la réglementation en vigueur. En sus, ils ont sollicité une attention toute particulière du président de la République, du Premier ministre et du Gouvernement, quant au péril que fait peser cette action sur tout l’écosystème. Avant de militer pour une fin heureuse de cette crise, dans la conciliation et le respect des droits et devoirs des parties en présence, et en appelle à l’implication de toutes les autorités compétentes. «La survie des milliers d’emplois en dépend», ont prévenu les afficheurs de Côte d’Ivoire.
DIARRA Tiémoko